Il y avait trois éléments radioactifs à éliminer du xénon liquide qu’utilisaient les expériences de recherche directe de particules de matière noire dans leurs tunnels ou leurs mines désaffectées, tout d’abord le krypton-85, un isotope produit au cours des réactions nucléaires de fission dans les centrales nucléaires ou dans les essais de bombes atmosphériques et qu’on retrouvait partout sur Terre incorporé au krypton naturel à un taux de l’ordre du centième de milliardième de gramme par gramme.
Il y
avait ensuite le radon-222, ce gaz qui se dissolvait dans le xénon liquide, qui
disparaissait rapidement car il avait une demi-vie radioactive de moins de
quatre jours, mais qui réapparaissait sans cesse, produit en continu par le
radium-226 qui provenait lui de l’uranium-238 qu’on retrouvait naturellement un
peu partout.
Et
enfin il y avait le xénon-136, qui était un isotope radioactif parmi les autres
isotopes du xénon, et qui avait la particularité d’émettre à chaque
désintégration deux électrons, accompagnés ensemble de deux antineutrinos, ce
qui n’arrivait vraiment pas souvent. Mais avec des masses de xénon liquide de
plusieurs tonnes, la quantité totale de xénon-136 était suffisante pour en voir
quelques désintégrations en l’espace d’une heure. Le xénon-136 était considéré
stable par certains physiciens ou chimistes, sa période radioactive valant 157
milliards de fois l’âge de l’univers, mais il ne pouvait pas être considéré
stable par les physiciens étudiant des interactions très rares de quelques
événements par an dans plusieurs tonnes de matière.
Cristina ne cachait pas une
certaine admiration pour Giovanna Marsi, qui dirigeait la collaboration
internationale XENO1000 depuis ses débuts officiels il y avait déjà plus de dix
ans, tout d'abord sous le nom XENO10 puis XENO100. Giovanna était ce qu'on
pouvait appeler une vraie physicienne italienne, une scientifique dévouée à une
unique cause, son thème de recherche, la détection de particules à l'aide de
gaz nobles, qu’elle développa tout d'abord avec de l'argon, puis avec du xénon.
Giovanna
avait mis au point des techniques très innovantes qui permettaient de
visualiser le lieu exact où une particule produisait une interaction dans un
gros volume de gaz liquéfié. Les nouveaux types de détecteurs inventés par Giovanna
avaient été appelés des chambres à projection temporelle, mais ne servaient en
rien à voyager dans le temps. Pouvoir localiser la position de l'interaction
d'une particule dans un gros volume de xénon liquide était déterminant dans la
quête de ces particules de matière noire. On s'attendait en effet à ce que les
rayonnements parasites issus de la radioactivité naturelle ambiante du
laboratoire produisent des interactions seulement en périphérie du volume et
non au centre. Seules les particules de matière noire devraient interagir au
centre. Il fallait donc savoir où exactement se situaient les collisions avec
les atomes de xénon, pour rejeter celles situées trop en périphérie comme étant
du signal parasite à ne pas prendre en compte.
Alors
que XENO1000 prévoyait d’utiliser environ cinq tonnes de xénon liquide, les
concurrents de l’expérience LXZ en avaient besoin de plus de sept tonnes. Toute
la production mondiale de xénon liquide était assurée par seulement trois
fournisseurs qui pouvaient en produire ensemble environ huit cent kilos par an.
Les stocks souterrains de XENO1000 se montaient maintenant à 1,5 tonnes, alors
que LXZ gardait un certain secret sur l’état de leurs matériaux.
Quel que soit le fournisseur, la pureté
radioactive du gaz fourni était semblable. C’était aux physiciens de fabriquer
eux-mêmes leurs systèmes de purification de manière à réduire au minimum l’impact
de ces impuretés radioactives indécelables pour le commun des mortels.
Le
purificateur isotopique qu’avait imaginé Matthew Donnelly était non seulement
innovant par le fait qu’il permettait de traiter en même temps le krypton-85 et
le xénon-136, mais il était aussi extrêmement performant car il permettait en
théorie de traiter un flux de plus de un litre par minute par distillation
cryogénique.
Quand
Bob Fincher avait appris ça, il avait tout de suite cherché à en savoir plus.
Ses collaborateurs de LXZ ne l’avaient pas pris au sérieux quand il leur avait
annoncé les performances attendues par Donnelly sur son nouveau design de
purificateur isotopique. Mais il fallait se résoudre au fait que XENO1000 était
en train de prendre une avance considérable.
Cela signifiait
qu’ils allaient pouvoir très vite mettre en route le processus de remplissage
de leur réservoir au Gran Sasso et une fois cela fait le comptage des
interactions de particules pouvait commencer… Bob Fincher ne supportait pas que
Giovanna Marsi et sa collaboration à moitié européenne se retrouvent devant
eux. Il en avait passé des nuits blanches à se torturer pour trouver comment
faire. Ils n’auraient jamais assez de xénon et si XENO1000 était en mesure
d’avancer dans leur installation et s’accaparait toute la production des
fournisseurs. Si XENO1000 achetait encore deux tonnes du précieux liquide, cela
impliquait que LXZ devrait attendre encore plus de deux ans de plus avant
d’obtenir tout le volume requis. Dans le jargon des gestionnaires de projet, la
fourniture du xénon liquide se trouvait sur le chemin critique de l’expérience.
Sans le bon volume de xénon, la manip ne pouvait pas débuter, alors que dans le
même temps les concurrents, eux avanceraient et obtiendraient leurs premiers résultats.
Bob Fincher était totalement conscient des enjeux énormes de la fourniture du
xénon. Et puis il avait eu l’idée. Retarder coûte que coûte la mise en œuvre du
purificateur de Donnelly.
***
Georgi
Ganev surveillait sa montre, il avait décidé de retourner au Centre de l’INFN à
21h en passant par la porte du sous-sol. Il était sûr qu’à cette heure-là il
n’y aurait plus personne à part peut-être le gars qui faisait la permanence de
nuit mais qui n’était pas franchement une grosse gêne. Il devait fouiller le
bureau de Pascali de fond en comble pour trouver d’éventuels indices qui auraient
permis de remonter jusqu’à eux. Ils n’avaient jamais communiqué par écrit, mais
on pouvait imaginer que le scientifique ait laissé un message ou quelque chose
du genre. Si la police n’avait pas encore fait le travail, il fallait
absolument passer avant eux.
C’était
dommage qu’il n’eut pas pu le faire le matin même, la porte était fermée à clé
et cela aurait fait trop de raffut de l’ouvrir en la défonçant à l’heure où les
gens arrivaient dans leurs bureaux juste au-dessus. Il y était allé très vite,
dès qu’il avait appris l’accident, et sans emporter son matériel. Mais pour ce
soir, il avait tout prévu, petit pied de biche, rouleaux de scotch, pinces et
tournevis, tout l’attirail du parfait cambrioleur. Il avait même prévu des
petits tournevis pour pouvoir extraire le disque dur de l’ordinateur.
Il
descendit rapidement sans prendre l’ascenseur et se dirigea avec son sac en
bandoulière sur le parking où il avait laissé sa Fiat. Georgi n’était pas
difficile en ce qui concernait les voitures, à l’opposé de son comparse qui ne
jurait que par les allemandes y compris lorsqu’il s’agissait de motos.
En
roulant dans la nuit glacée, il repensait à ce qu’il avait appris à l’hôpital
en fin d’après-midi, le Pascali était foutu. Il ne pourrait jamais parler aux
flics. En un sens, c’était une réussite totale… si seulement il n’avait laissé
aucune trace. Après son bureau, il faudrait aller voir chez lui… Georgi
essayait d’élaborer son plan pour pouvoir s’introduire suffisamment longtemps
chez Pascali sans être emmerdé par sa femme qui ne travaillait pas, il le
savait. Il fallait trouver une astuce pour la faire sortir plusieurs heures… Il
ne neigeait pas ce soir. L’hiver tirait ses dernières révérences espérait-il.
Ganev avait
pris la via Antica Arischia pour aller plus vite. En passant devant le commissariat
de police, il ralentit instinctivement, même si il ne dépassait pas la vitesse
limite et que tout était en règle, y compris le flingue dans sa cache.
Il
prit à gauche dans la via Ugo Piccinini pour contourner la Place d’Armes et
rejoindre le rond-point de la SS17. La radio couinait une soupe sans autre
intérêt que de couvrir le bruit du moteur.
Hooper
avait à peine raccroché qu’il se précipita en dehors de sa chambre sans même
appeler le commissariat. Il se doutait bien que Castelli ne serait pas là à
cette heure. Il ne voulait tout de même pas aller seul au Centre. Il devait
donc passer au commissariat avant de rejoindre Cristina. Il craignait que les
criminels ne viennent ce soir car à leur place, il chercherait à savoir si
Pascali les avait vendus d’une manière ou d’une autre, c’était humain. La PJ
avait envoyé un gars pour surveiller la maison de Pascali et protéger sa femme.
L’Hôtel
Centrale portait bien son nom, il était coincé en plein centre-ville sur la via
Crisante, à l’angle de la rue Simonetto. Hooper descendit rapidement au parking
souterrain et s’extirpa le plus vite possible des rues étroites. Après cinq
bonnes minutes, il repensa à Cristina qui devait se cacher dans le noir et
pouvait risquer sa peau. Il changea d’avis. Plutôt que d’aller au commissariat
qui se trouvait dans la direction opposée, il profita d’être arrêté à un feu
rouge pour appeler la PJ pour qu’ils envoient au moins une personne sur les
lieux.
C’était
la jeune Alessandra Calzolari qui était de service ce soir. Hooper lui expliqua
la situation et lui donna rendez-vous directement devant l’entrée du Centre de
l’Institut de Physique Nucléaire. Il ne connaissait pas du tout la ville. Il
n’avait encore jamais fait le trajet direct entre son hôtel et le centre de l’INFN,
il connaissait surtout le trajet hôtel-commissariat puis commissariat-INFN. Son
seul ami était maintenant ce GPS qu’il ne maitrisait pas entièrement.
Les
rues étaient étroites et presque toutes à sens unique. Il maudissait le FBI
pour le choix des hôtels sur le critère du nombre d’étoiles. Malheureusement à
cette heure, le trafic était tout sauf fluide.
Hooper
avait en plus l’impression funeste de tourner en rond. Il lui semblait être
déjà passé dans cette rue au bout de laquelle on apercevait le Duomo, c’était
troublant.
—
C’est pas vrai ! Mais où je suis, là… Merde ! Allez, avance
boulet ! Il faut juste trouver la SS17, c’est par où ?
Et
voilà maintenant qu’il y avait des déviations pour cause de rue barrée… Ces
foutus GPS européens n’indiquaient pas les travaux, bien sûr.
Cristina regardait l’heure sur son portable. Hooper lui
avait dit qu’il venait tout de suite, il était 19h57 quand il avait raccroché.
Il ne lui avait pas précisé où il était quand il lui avait parlé et si il
viendrait accompagné d’autres policiers. Il était déjà 20h33. Cela faisait une
demi-heure et toujours pas de signe de vie. Il n’y avait pas un bruit ni venant
du couloir, ni venant du rez-de-chaussée. Cristina avait gardé son anorak et
ses gants et commençait à avoir légèrement envie d’aller au petit coin. Pour
tuer le temps, elle parcourait sa timeline sur Twitter à la recherche
d’informations sur les dernières publications parues sur le site de pré-publications
ArXiv. Il y avait toujours des gens qui parvenaient à publier des théories
complètement fumeuses via ce canal, tout en sachant qu’ils n’enverraient pas leurs
travaux à des revues à comité de lecture. C’était parfois usant de devoir trier
sans cesse le bon grain de l’ivraie.
Une fois arrivé au rond-point de la SS17 juste après la
grande place, Georgi s’inséra sur la double-voie, il ne lui restait plus qu’à
peine un kilomètre à parcourir avant de tourner sur la droite pour trouver le
bâtiment de l’INFN. Il n’allait bien évidemment pas se garer juste devant sur
le parking, mais plutôt de l’autre côté, dans la rue qui longeait le grand
bâtiment sur la droite, comme le matin. Il se repassait mentalement comment il
allait s’y prendre pour ne rien oublier, il ne pouvait pas emporter beaucoup de
choses de toute façon. Une fois la porte fracturée, il faudrait aller le plus
vite possible, commencer par prendre le disque dur, ensuite chercher dans les
papiers, en espérant que le bureau soit bien rangé. Georgi avait fait ça tant
de fois depuis le début de sa carrière qu’il était rôdé.
Alessandra
Calzolari comprit aussitôt l’enjeu. Si les meurtriers tentaient de venir au
Centre de l’INFN ce soir, c’était une occasion exceptionnelle de pouvoir les
avoir. L’appel de l’agent du FBI l’avait prise un peu au dépourvu mais très
vite, les explications de Hooper lui furent suffisantes pour qu’elle se mette
en action. Elle se disait intérieurement que si c’était le vieux Castelli qui
avait été de permanence ce soir, il n’aurait sûrement rien compris de ce que
racontait Hooper avec un débit aussi rapide. Elle prit son arme et descendit
très vite au garage pour prendre le véhicule de service. C’était ce vieux tacot
de Lancia Delta hors d’âge. Ça ferait l’affaire pour cette fois, elle se disait
qu’il était tout de même assez peu probable qu’elle doive faire une
course-poursuite seule. L’INFN était de l’autre côté de la ville par rapport au
commissariat ; même en prenant la SS17, à cette heure-là, on ne pouvait pas
y arriver en moins de vingt-cinq minutes.
L’horloge de l’Alfa Romeo indiquait 20:37, Hooper
arrivait enfin sur la SS17, il reconnaissait maintenant son chemin, il n’avait
plus besoin de son GPS qui l’avait beaucoup plus induit en erreur qu’aidé. Il
regardait dans son rétroviseur si des fois il ne voyait pas une des voitures du
commissariat avec la jolie blonde Alessandra à son bord. Mais elle devait être
devant lui, avec le retard qu’il avait pris dans ces rues barrées… Hooper
accéléra vivement sur la voie rapide, il n’y avait que quelques véhicules tous
plus lents les uns que les autres. Ça devait faire une bonne demi-heure maintenant
qu’il avait parlé à Cristina, il se demandait si tout allait bien pour elle, il
accéléra de nouveau pour dépasser une voiture de sport.
Cristina avait maintenant une furieuse envie d’aller aux
toilettes. Le stress et le froid n’avaient pas aidé, et quand l’envie la
prenait, c’était terrible, il fallait qu’elle fasse quelque chose au plus vite.
— Merde… faut que j’y aille… Je tiens plus… Ça serait
horrible si le mec arrivait pile au moment où je sors… Bon. Les toilettes sont
juste après la porte de l’escalier au rez-de-chaussée, l’escalier est à quoi,
dix mètres ? Bon, faire vite… Mais faut pas non plus que le gardien de
nuit me voie… Bordel. Et si les mecs viennent pendant que j’y suis, j’aurais
l’air de quoi ? J’aurais tout fait foirer… Mais je vais quand même-pas rester
là et me pisser dessus ici dans un bureau de stagiaires, ça craint… Qu’est-ce
qu’ils foutent ?
Cristina finit par se décider, contrainte et forcée. Elle
regarda l’heure une dernière fois avant de s’aventurer dans le couloir, 20h43.
Elle se faufila très vite dans l’escalier sans allumer la lumière et monta les
marches deux à deux en évitant tout bruit pour atteindre le rez-de-chaussée.
Georgi trouva facilement une place dans la petite rue
latérale. Il laissa la voiture ouverte et prit son sac, sans oublier son
calibre. La porte de secours se situait justement de ce côté du bâtiment, il y
avait un petit escalier qui descendait le long d’une rampe, il n’y avait pas
plus de vingt marches un peu glissantes qui débouchait sur la porte en
contrebas qu’il espérait bien voir encore entrouverte. Avant de s’approcher de
l’escalier, Georgi vérifia que personne ne pouvait le voir, il regarda les
immeubles alentour là où il y avait de la lumière. Il arrivait au niveau de la
rampe métallique quand il s’arrêta brutalement. Il avait oublié de mettre son
portable en mode silencieux, l’erreur de débutant qui avait valu dix ans de
taule à son cousin Boris. Georgi grogna en se maudissant. Il avait un quart
d’heure d’avance sur l’horaire qu’il avait prévu. Georgi détestait par-dessus
tout être en retard, même quand il ne s’agissait pas d’un rendez-vous avec
quelqu’un, mais il n’aimait pas être en avance non plus. Qu’à cela ne tienne,
après quelques secondes de réflexion, il s’avança vers la rampe.
Elle roulait le plus vite qu’elle pouvait, tout en
prenant le moins de risques possible. La conduite rapide n’avait jamais été son
fort, dès le début de l’école de police, cela avait toujours été son point
faible. Et le trafic de la nationale SS17 qui passait dans la ville sous la forme
d’une double voie était assez délicat à gérer, même avec le gyrophare et la
sirène. Alessandra se refusait d’utiliser son portable en roulant, et elle
savait que Hooper n’était pas joignable autrement. Elle se demandait s’il était
devant elle ou derrière. Elle espérait plutôt arriver la deuxième sur le
lieu. Elle se souvenait de sa voiture et
vérifiait dans son rétro-viseur. Il était de toute façon impossible que ce soit
une des voitures qu’elle doublait. Elle n’en avait plus pour longtemps
maintenant. Arrivée à quelques centaines de mètres du Centre, Alessandra eut la
présence d’esprit d’éteindre le gyro et la sirène pour redevenir banale et ne
pas éveiller les soupçons au cas improbable où ils pourraient faire un
flagrant-délit.
Elle reconnut l’Alfa-Romeo bleu azur de Hooper juste
devant le petit parking, Alessandra jeta un œil à sa montre qui indiquait 20h45,
elle s’attendait à se faire réprimander par l’agent du FBI.
Cristina sortit des toilettes du rez-de-chaussée après
avoir battu un record de vitesse personnel. Elle se faufila dans l’escalier qui
menait en bas de la même façon qu’elle en était venue, en accompagnant lentement
la porte à groom derrière elle.
Elle avait descendu trois marches quand elle entendit un
petit grincement. Elle s’arrêta net. C’était le bruit de la porte de secours,
cela ne pouvait pas être autre chose. Mais cela pouvait être les policiers ou
les autres… Sauf que Hooper lui avait précisé qu’il l’appellerait quand il
serait là et elle n’avait rien reçu. Il restait neuf marches pour arriver au
niveau du couloir du sous-sol. Cristina était dans le noir. Un sentiment de
peur la saisit. Elle se rappelait ce que lui avait dit Tom. Cela pouvait être
très dangereux et il ne fallait prendre aucun risque. Le mieux à faire était de
rester là sans bouger et d’appeler Hooper. Tant pis pour l’identification.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire